L'indépendance de l'Inde
L'indépendance indienne obtenue en 1947 s'est accompagnée de nombreux épisode douloureux de déplacements de population. Pour éviter les tensions religieuses dans le nouvelle confédération, l'ancienne colonnie britannique fut divisé en deux pays. L'Inde au centre, le Pakistan à l'Ouest et à l'Est sur base de la répartition religieuse de la population. A l'époque on parlait de Pakistan Occidental et Pakistan Oriental. Le Pakistan Oriental devint Bangladesh en 1971 après une sanglante guerre civile ayant fait plus de 3 millions de morts.
Les déplacements massifs de populations ont créé un traumatisme très profond tant pour les musulmans d'Inde en grande partie déportés au Pakistan (Occidental et Oriental) que pour les Hindous qui vivaient au Pakistan et qui ont été déportés vers l'Inde.
Certaines entités administratives ont été coupées en deux, brisant du même coup les traditions et la culture des populations ainsi divisées. D'autant plus que la coexistence n'a pas toujours été pacifique entre les deux nouvelles entités.
Punjab
Au nombre de ces états divisés dont les morceaux ont été répartis de part et d'autre de la frontière, il y a le Punjab. Le Punjab, pays des Sikhs bien avant l'arrivée du colonisateur britannique souffrit particulièrement de cette scission forcée. La capitale du Punjab était Lahore, ville qui est devenue pakistanaise avec la division de l'Inde.
Il fallait donc trouver une nouvelle capitale pour l'état Indien du Punjab. Vu les énormes tensions religieuses qui enflammaient le pays à l'époque, il aurait été très risqué de promouvoir une ville existante au rang de capitale du Punjab. Cela aurait nécessairement entraîné de nouvelles émeutes religieuses de la part de la communauté qui se serait sentie lésée par le choix d'une ville dont la majorité aurait été de l'autre religion.
Il fut donc décidé de créer une nouvelle ville pour devenir la capitale, et en attendant la fin de sa construction, la ville de Shimla dans l'Himachal Pradesh devient la capitale provisoire du Punjab.
Chandigarh
Le premier ministre de l'époque, Jawaharlal Nehru choisit l'emplacement qui allait abriter la nouvelle capitale, Chandigarh.
Il fit appel pour la construction de cette ville nouvelle à l'architecte franco-suisse Charles-Edouard Jeanneret-Gris, plus connu sous son pseudonyme Le Corbusier.
Le projet urbanistique du Corbusier prévoyait la construction de 60 secteurs d'égales dimensions (800 x 1200 mètres de côté), disposant chacun d'écoles, hopitaux et autres services publics. L'aménagement de la ville a été fait en tenant compte des difficultés de circuler, qui plus encore en Inde qu'ailleurs, posaient (et posent encore) d'énormes problèmes.
Outre les plans de la ville, l'équipe du Corbusier construisit l'ensemble des édifices publics, palais de l'Assemblée Parlementaire, la Haute cour de Justice.
Comme entretemps une nouvelle partition du Punjab vit la séparation d'une partie hindophone du Punjab, le Haryana en 1966, Chandigarh, située à la frontière des deux nouveaux états fut choisie pour devenir également la capitale de l'Haryana.
Rock Garden de Neck Chand
Le chantier de la création d'une nouvelle ville laisse évidemment des masses de déchets derrière lui. L'inspecteur des routes qui était également un artiste auto-didacte, Nek Chand récupéra des tonnes de déchets de construction et créa un parc de 12 hectares, comprenant plus de 1400 sculptures réalisées à partir ce ces matériaux de récupération.
Le parc de Neck Chand est très impressionnant et dégage une athmosphère très poétique et fantastique, qu'on pourrait mettre sur le compte d'une réaction de l'âme collective indienne et de sa spiritualité face à un projet aseptisé et carré comme celui de la ville de Chandigarh. La ville du Corbusier avec son plan rigoureusement géométrique et le parc de l'artiste un peu fantasque et près de la nature qu'était Neck Chand se complètent à merveille.